Il ne me reste que quelques bribes de cette belle journée du samedi 5 avril 2025. Elle débuta ainsi :

« – Okay, Roger-Roger, Coach speaking. Transmission de l’ordre de mission : Golf-Alpha-Golf-November-Echo-Romeo, je répète Golf-Alpha-Golf-November-Echo-Romeo.

– Qu’est-ce que ça veut dire Captain ? On ne comprend rien à ce que veut dire le coach !

G-A-G-N-E-R soldat, GAGNER, go go go let’s go, la mission commence ».

Les vingt-deux gaillards de la brigade Oval’Mines partaient pour une des missions les plus importantes de l’année : réduire à néant la bande à Big Ben, les fameux Rapetous.

*Note de l’auteur : certains peuvent regretter leur absence. Partir au Bahamas ou mieux à Mulhouse le jour d’une aussi grosse mission n’était pas le meilleur des choix, grand dam leur fasse, nous n’avions pas besoin d’eux pour mettre définitivement sous les verrous les méchants de Montrouge.*

Le match commença dès que le premier homme en bleu et blanc posa son pied sur la pelouse synthétique, avec les petites boules de liège, du grand Stade Jules Ladoumègue. Des gammes classiques autour du coach débutèrent : réveil musculaire, courses, passes, combinaisons, puis le moment vint. « Tuuuuuut tuuuuuuut » dit l’arbitre de son sifflet. « 1,2,3 Oval’Mines » (très fort) répondirent les beaux mineurs du jour. Début du match.

Les mineurs jouent face au vent, conditions difficiles, les coups-de-pied-eurs habituels manquant à l’appel du début du match, il est difficile de se dégager, mais le travail est assuré de belle manière : les mineurs n’encaissent toujours pas de point, et viennent même titiller les Rapetous dans leurs méfaits. Une première pénalité est malheureusement manquée – zut – un essai est encaissé – zut – [0-7]. Oval’Mines se représente, comme par magie, chez les moches et obtient une pénalité. Bouliche pose le ballon, respire, regarde les perches, s’élance. Plus un bruit… « tuuuuuuut » dit l’arbitre [3-7]. Dernière pénalité de Bouliche, qui laisse ensuite le but au botteur habituel, tout juste arrivé du mariage du Saint Chauve. La première mi-temps s’enchaîne, et les buteurs se renvoient la balle tel un match de ping pong : « ping » [3-10], « pong » [6-10], « ping » [6-13], « pong » [9-13], « ping » [9-16], « tuuuuuuuut tuuuuuuuuut » dit l’arbitre, marquant fin du tennis de table et l’heure de la mi-temps.

Un moment comme toujours hors du temps. Le coach parle, l’équipe écoute. Le capitaine du jour Théo parle, l’équipe écoute. Ils savent ce qu’ils ont fait, ils savent ce qu’ils ont à faire, ils savent qu’ils doivent gagner ! Il fait chaud, très chaud. Les gaillards d’en face sont volumineux et fatigués. Les mineurs sont élancés, entraînés et étonnamment sereins. Les équipes changent de côté du terrain, les conditions se réunissent pour une deuxième mi-temps de feu. Il fait chaud, le vent dans le dos, les Rapetous ne commenceraient-ils pas à se dire que le vent va commencer à tourner ? Au sens propre non, au sens figuré oui.

La deuxième mi-temps débuta par une pénalité d’entrée de jeu des rigolos de Montrouge [9-19]. Passé cet instant, les jaunes vont passer 39 min d’horreur. Réponse au pied quelques minutes après pour les bleus et blancs [12-19]. Ensuite tout est allé très vite, et c’est à partir de ce moment que l’histoire s’écrit :

54e minute, carton jaune pour les Rapetous. Les fautes s’enchaînent, l’arbitre sanctionne.

61e minute, essai (transformé) [19-19], suite à une grosse phase de jeu dans leur 22. Les adversaires écopent même d’un carton blanc pour un en avant volontaire, faute cynique, carton logique.

63e minute, pénalité des moches [19-22]. A ce moment-là et seulement à ce moment-là, les Rapetous ont cru apercevoir la victoire, rapidement cassé par les 1000e placage d’Edouard et de Grégoire.

68e minute, essai (transformé) [26-22]. Les bleus et blancs sont dominateurs, marchent même sur leurs ennemis, prêt à leur passer les menottes.

77e minute, essai (transformé) [33-22]. Le coup de grâce. L’action partait pourtant mal. Je raconte. Un magnifique « 22-ballon mort » par un coup de pied vrillé de notre 15 Mako avait pourtant emmené les deux packs sur une mêlée plus que difficile à négocier pour Oval’Mines, sur sa propre ligne des 22, pour ce qui devait être un bon dégagement. Mais cependant… un ballon écarté des Rapetous, puis tombé, une course de 60m de notre super roux, un ballon relevé du ruck et un essai pour notre titi Victor, qui marque son premier essai de toute sa vie en match officiel, belle récompense pour le travail acharné d’une saison.

« Tuuut tuuuuut tuuuuuuuuuuuuut » dit enfin l’arbitre de son beau sifflet. Le match se termine, les joueurs exultent, les supporters sautent de joie, c’est la liesse. Du sourire en coin du coach à la haie d’honneur, ils avaient compris qu’ils avaient accompli quelque chose de grand. C’était le match à gagner de la fin de saison régulière, celle qui assure une place aux deux premières places du classement, celle qui rassure avant les phases finales, celle qui fait pleurer le coach, celle qui fait rugir les fans.

La brigade Oval’Mines a encore rempli sa mission. Les méchants Rapetous sont sous les verrous et les gagnants du jour partent gaiement fêter cette victoire chez notre partenaire le bar « l’Atalante » (certains un peu trop… non ?), les étoiles dans les yeux et l’envie de se relaxer.

« – Okay, Roger-Roger, Coach speaking. Dernier message avant fin de transmission : Bravo-Romeo-Alpha-Victor-Oscar et Mike-Echo-Romeo-Charlie-India.

– Qu’est-ce que ça veut dire Captain ?

– Je te laisse traduire tout seul soldat… ».

Auteur : Captain

Dans cette mission réussie, il y a du monde à féliciter :

  • Les Simon, l’un enchainant un voyage scolaire – une heure de sommeil – 40 min en 13, l’autre dépannant en 10 en début de match et assurant en 9 avec brio.
  • Christian, notre colosse hondurien, jouant avec un doigt précédemment angle-droité.
  • Nos joueurs semi-blessés, blessés et absents.
  • Une équipe de fou parce qu’on gagne ensemble et on perd ensemble ; prête à tous les défis, et invaincue depuis 11 matchs. « Combien ? ». Oui, onze matchs. De relégable et match pour le maintien il y a un an à 1er du classement, c’est quand même quelque chose. *note de l’auteur : Chapeau les artistes.* Comme dirait notre Sébastien national : « On a gagné ou on n’a pas gagné ? ».
  • Nos supporters toujours présents, qui nous donnent la force nécessaire pour nous dépasser et leur offrir, à eux, aussi la victoire.

Et dans le lot, surtout :

  • 👶🏼 Notre petit Greg’ du jour Edouard, venu avec sa petite Greg’ maison. L’homme a enchainé les placages et les percussions pendant 80 min, un acharné, un fou, un homme.
  • 🐗 Notre patte de sanglier Nino pour un cul intersidéral, il paraitrait que le moche d’en face est toujours enterré, les fesses dans le synthétique.
  • 👗 Notre tutu et porteur du bouclier de Br’anus Etienne, qui a préféré aller tout droit plutôt que d’aller marquer à plusieurs reprises, choix étonnant pour notre habitué des coups d’éclats, -1 au classement de Julio, on est content. *note de l’auteur : je l’aurais donné à Amaury plutôt, pour son absence.*