Oval’Mines vs. RCAP – La guerre de clocher

Résumé de la rencontre

Samedi 15 avril 2023, les gars se sont retrouvés au stade Jules Ladoumègue pour l’avant dernier match de la saison régulière. Ce jour-là, un ciel gris plane au-dessus de ce terrain bien connu des équipes évoluant en seconde division de FFSE Rugby. Une heure avant le coup d’envoi, quelques gouttes se décrochent du plafond nuageux étonnamment bas et viennent humidifier le gazon en plastique de pneu qui n’en demandait pas tant.

Est-ce le ciel qui est très bas ou alors est-ce Oval’Mines qui se rapproche du ciel ? Alors oui, et non. Le terrain est perché depuis des années sur le toit du complexe sportif. Et malgré les fortes rafales qui soufflent habituellement dessus, il n’a pas bougé d’un poil de moustache de Nino depuis sa construction. A croire que la Société à côté, spécialisée dans les matériaux de construction, a jugé stratégique de construire ce terrain aussi haut. Peut-être dans le but de diversifier son activité en se plaçant sur un marché de niche : le recel de ballons ovales ? « Amaury lâche ton camarade Benoît tout de suite ! Russel n’a rien à voir là-dedans » gronde Florence, tsar d’Asnières et maman de tous les mineurs.

Bon. On s’égare… Samedi 15 – le vent n’est pas vraiment de la partie, tant mieux d’ailleurs puisque notre stock de ballons commence à ressembler aux gradins du stade Jean Bouin.

Le cadre météo est posé. L’équipe au maillot blanc rayé de bleu connaît bien les consignes dans ces conditions climatiques. La puissance (soit l’intégrale d’une force appliquée pendant toute la durée du match). Former un bloc soudé et imposer son rythme dans le combat. « – Et après ? – Si ça marche et que l’équipe adverse accuse le coup : encore de la violence. »

Le groupe des 24 sélectionnés est bien charnu pour cette rencontre, avec un pack de près de 974 kilos (celle-là elle est pour toi Justin, va falloir leur envoyer des burgers réunionnais à ces gros sacs), et des trois quarts assurément plus taillés pour un combat de Béhourd que pour taper le 100 mètres en moins de 13 secondes. Sur le banc les bonhommes sont impressionnants : on dit que la ligne 5 s’est arrêtée croyant à un séisme de magnitude 5 sur l’échelle de Ritchi, tellement on les sentait trépigner à l’idée de rentrer dans l’arène.

Le coach Hugo n’étant pas disponible, la tâche du coaching est confiée à Bouliche. Heureusement qu’il a déjà quelques bases dans l’exercice, Hugo n’a pas eu besoin de lui apprendre à compter jusqu’à 15.

Le coup d’envoi est donné à midi par le Rugby Club des Alentours du Panthéon (RCAP), aujourd’hui vêtu de bleu.

Contrairement à toute attente, les premières minutes de ce face à face consistent à taper des grands coups de savate dans le ballon pour l’éloigner le plus possible le point d’impact car on sait tous que quand ça va taper, ça risque de piquer.

Marin et Guillaume s’illustrent bien à ce jeu pendant que les huit de devant salivent à l’idée de concasser des types avec leurs fronts, et ce, toujours dans les règles de l’art monsieur l’arbitre. « Pas de chichi aujourd’hui, on est là pour leur faire manger leurs ratiches à ces avaleurs de sabres ».

Les propos tenus dans cette gazette se veulent authentiques et tout droit sortie d’un rugby de clocher pratiqué jadis. Ils se situent bien loin donc des vraies valeurs du Club qui se perpétuent de saison en saison : Inclusion et ouverture d’esprit sont les maîtres mots. Nous ne laissons aucune place à toute forme d’homophobie, grossophobie, méchanceté, violence envers les animaux, … Je tiens également à témoigner de tout le respect que nous avons pour les équipes adverses ainsi que pour le corps arbitral.

Jules BARATAULE – Avril 2023

Bon, heureusement que l’on ne se laisse pas emporter l’envie de marquer l’adversaire et que des gars comme Mathias ou Seby sont là pour viser les intervalles plutôt que d’aller s’encastrer plein fer dans leurs vis-à-vis. Ça donne de l’avancée. Et en plus, on s’économise.

Après une poignée de lancement en touche, une paire de mêlées fermées et quatre ou cinq pénalités pour indiscipline des deux côtés (dans les phases de ruck notamment), OvalMines parvient à dépasser les 40 mètres ballon en main, et c’est à ce moment-là que Les maestros de la rillette vont faire peser la balance au milieu du terrain. Arrivés lancés comme deux Twingo I tout juste sorties du contrôle technique, Joseph et Arnaud sont coup-sur-coup servis dans le bon timing. Quand les mecs en face reçoivent Cyril le doyen, Christian l’Uruguayen ou encore Jean Valjean en double lame pour déblayer, on peut lire dans leurs yeux un mélange panique et de peur.

Derrière cette belle débauche d’énergie, Oval’Mines ne parvient pas à scorer et la défense compacte du RCAP finit par être récompensée. Le premier essai de ce match est d’ailleurs accordé à l’arrière bleu quelques minutes plus tard. Bien servi par son Œuf qui s’est fait la malle au ras, celui-ci n’a plus qu’à aplatir nonchalamment.

Heureusement que le Yionel du jour n’a pas oublié qu’on pouvait se servir de ses pieds au rugby. Surtout après son passage dans l’amicale des mangeurs de gratons de canard (a.k.a. les avants). Ainsi, à plusieurs reprises, Guillaume de son vrai nom, permettra à ses avants de souffler un peu en trouvant de belles touches, dont deux magnifiques 50-22. « Non Clément, le 50-22 n’est pas le dosage idéal pour un Perroquet Sauvage réussi. Mais oui ! Je sais que t’aimes ça le pastis avé la menthe. »

Une pénalité transformée pour Oval’Mines et un second essai encaissé sur un groupé pénétrant mène le score à 12-3 en faveur du RCAP.

En face le ballon vit bien. Chez les blancs, la communication en défense est plutôt bonne. Même les deux centre Baptiste et Boussy arrivent à décrypter les injonctions que distille Viko au travers de leurs casques bien harnachés. D’ailleurs le Viko semble bien à jeun car en plus d’être parfaitement audible il relance plusieurs ballons en courant droit dans le trafic, au plus proche de ses soutiens.

Les assauts blancs se multiplient, et on observe une volonté de dynamiser le jeu lorsqu’on rentre dans les 22 mètres, mais les bénéfices de cette débauche d’énergie restent maigres. La balle with the pointy ends est trop facilement rendue à l’adversaire.

Le score à la mi-temps est de 15 à 3 pour les visiteurs. C’est le moment pour Bouliche de haranguer les troupes.

Dès la reprise c’est notre bon Zavier qui s’illustre. Bien servi dans l’intervalle, il franchit le premier rideau avec la même détermination que lorsqu’il arrive au TMC® pour y visionner le Crunch. Ensuite ? Il nous sort sa bottine secrète de catalan : deux fils se touchent dans le câblage cérébral de notre ingénieur informaticien, et celui-ci décide de poursuivre par un « petit-coup-de-pied-par-dessus-comme-à-la-télé ». Personne ne suit (pas même lui). Mais c’est beau d’essayer et cette action sera assurément récompensée en troisième mi-temps.

Etienne, le fidjien rouquemoute de l’équipe, est repositionné au centre. Il tardera pas de gratifier les spectatrices de quelques chistéras pendant que Tom apprend (ou réapprend) de nouveaux mots sur le bord du terrain. Les adversaires « apathiques » ne se laissent pas surprendre par ce regain d’explosivité. Yohan non plus d’ailleurs, puisqu’il connaît bien la différence avec la Txistorra.

Vous l’aurez compris, la seconde mi-temps repart sur le rythme imposé par nos Mineurs. RCAP envoi une saucisse en guise de renvoi d’en-but, et OvalMines récupère une superbe mêlée au centre du terrain à 5 mètres de la terre promise. Chez Papa® est annoncé, mais le poussin est tué dans l’œuf en raison d’une mauvaise transmission de balle. « Darondel lâche ce ballon et laisse jouer tes copains ! Quand on appelle Papa c’est pas pour toi ! ».

On ne baisse pas les bras pour autant. Marin voit Pierre débouler plein phare dans son angle mort, lui délivre une passe au cordeau. Merca est encore frais. Il déchire la défense et va inscrire un essai entre les perches pour récompenser tout le groupe. La mayo du coach commence (enfin) à prendre, les mineurs reviennent à 5 longueurs du RCAP.

Après quelques exercices d’élocution, Tom revient frais comme un gardon sur son terrain de jeu favori, là où les mecs en face sont de simples quilles qu’il suffit de dégommer à grand coup d’épaule pour récupérer la possession. Exemplaire en défense et courageux dans les rucks, le joyeux talonneur sera lui aussi récompensé à l’issue de la partie.

Finalement, Il aura fallu attendre les dix dernières minutes pour voir le score se débloquer définitivement. Le RCAP profite d’une petite insuffisance physique (et d’un arbitre fatigué) pour planter deux essais assassins. Pas besoin de vous faire un schéma, le score final est lourd à porter. 29 à 10 pour les visiteurs.

Après coup le capitaine se confie « Il y a eu du combat, on s’est fait plaisir devant. Dommage que le Match se soit joué en première mi-temps ».

Les trophées

Sangloch : TOM L’ESPAGNOL

Ptit Rerory : GUILLAUME LE GRANDISSE

Tutu : ZAVIER

Le score

Oval’Mines 10 – 34 RCAP

Merci à Jules Barataule pour la rédaction

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